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Dîner léger

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Le 28 septembre, pour Paris Première, Guillaume Du­rand recevait chez lui une brochette de personnalités autour d’un bon repas chaud et gratuit. Le concept avait été inauguré il y a une petite décennie par Thierry Ardisson avec 93, Faubourg Saint-Honoré ; ici, ça s’appelle tout simplement Rive droite: Durand ne donne pas son adresse à n’importe qui. 

Autre innovation d’importance : l’ambiance, annonçait-on, serait résolument « rock ». De fait, le générique défile sur Sympathy for the Devil des Stones – et des portraits de Keith Richards occupé à fumer des pétards.

On est presque surpris, du coup, de voir Durand débarquer en civil, sans blouson Perfecto ni jean convenablement troué. Point non plus de junk food dans les assiettes : la cuisine a été confiée au chef italien Massimo Mori.

Pendant que le toqué peaufine amoureusement son vitello tonnato, Guillaume prend l’apéro sans façons avec Rama Yade, Giesbert et Mademoiselle Agnès. Il y est question no­tamment d’« une soirée de dingues chez Apicius avec Francis le Belge » puis de Marseille, où « ça pue en ce moment ». La gouaille durandienne est communicative, sauf auprès de Rama – qui exprime même ses réticences à l’égard du tutoiement.

C’est pas qu’on s’ennuie, mais l’arrivée du ludion Philippe Tesson va quand même corser un peu la conversation. « C’est un modèle, ce mec, il a toujours dit merde à tout le monde ! », balance d’emblée FOG. Ravi du compliment, Tesson enchaîne en évo­quant quelques provocations dont il reste particulièrement fier sur la gauche, la droite, même le bon Dieu.

C’est le moment ou jamais, et Durand le sait, pour booster sa première à coup de buzz et de zap­ping : il lui faut une “petite phrase” et Tesson est le bon client. Alors il vante l’« indépendance d’esprit » de ce sar­kozyste qui a pu traiter Sarkozy de « fou ». Et ça marche ! L’autre confirme : « Il relève de la psychiatrie », et aussitôt Guillaume se détend : il la tient, sa petite phrase ! Après, Tesson pourra toujours nuancer, puis banaliser son propos (genre : “On est tous fous…”). Qu’importe, le buzz est parti !

Autre “moment fort” de ce dîner en ville télévisé : le coming out végétarien de Franz-Olivier Giesbert, qui nous vaudra un passionnant échange :
– Giesbert : « Les animaux souffrent ! »
– Tesson : « Il y a des plantes qui pleurent ! »
– Durand : « Et la mort atroce du homard plongé dans l’eau bouil­lante ? »

Ce n’est pas avec ce genre de brèves de comptoir que Durand tiendra la promesse solennelle faite, entre autres, à Télé Obs : nous faire partager sa « vision éclatée de l’art et de la culture ».

D’ailleurs, une émission comme celle-ci relève moins de la culture, “éclatée” ou pas, que du divertissement “très parisien”, c’est-à-dire pas désagréable mais dispensable. À voir si l’on n’a rien d’urgent à faire – ou juste une chronique télé.

Publié pour Valeurs Actuelles, le 6 septembre
Photo ©Paris Première


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